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Teksty: Georges Brassens. Le Progrès.

Que le progres soit salutaire,
C'est entendu, c'est entendu.
Mais ils feraient mieux de se taire,
Ceux qui dis'nt que le presbytere
De son charme du vieux temps passe n'a rien perdu,
N'a rien perdu.

Supplantes par des betteraves,
Les beaux lilas ! les beaux lilas !
Sans mentir, il faut etre un brave
Fourbe pour dire d'un ton grave,
Que le jardin du cure garde tout son eclat,
Tout son eclat.

Entre les tours monumentales
Toujours croissant, toujours croissant,
Qui cherche sa maison natale
Se perd comme dans un dedale.
Au mal du pays, plus aucun remede a present,
Remede a present.

C'est de la malice certaine,
C'est inhumain ! c'est inhumain !
Ils ont asseche la fontaine
Ou les belles samaritaines
Nous faisaient boire, en ete, l'eau fraiche dans leurs mains,
Fraiche dans leurs mains.

Ils ont abattu, les vandales,
Et sans remords, et sans remords,
L'arbre couvert en capitales
De noms d'amants : c'est un scandale !
Les amours mort's n'ont plus de monuments aux morts,
Monuments aux morts.

L'a fait des affaires prosperes,
Le ferrailleur, le ferrailleur,
En fauchant les vieux reverberes.
Maintenant quand on desespere,
On est contraint et force d'aller se pendre ailleurs,
Se pendre ailleurs.

Et c'est ce que j'ai fait sur l'heure,
Et sans delai, et sans delai.
Le coq du clocher n'est qu'un leurre,
Une girouette de malheur(e).
Ingrate patrie, tu n'auras pas mes feux follets,
Mes feux follets.

Que le progres soit salutaire,
C'est entendu, c'est entendu.
Mais ils feraient mieux de se taire,
Ceux qui dis'nt que le presbytere
De son charme du vieux temps passe n'a rien perdu,
N'a rien perdu.